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Entretien avec l'oiseau

                                            

 

           
  Roy

Bonjour Oiseau.

   
  Oiseau :

Bonjour Roy Jérôme.

   
  Roy :

Comment dois-je vous nommer ?

   
  Oiseau :

Oiseau me va. Jadis, je répondais au nom de papegay. A l'époque je me portais tout aussi coloré mais davantage développé.

   
  Roy :

Tir facile donc.

   
  Oiseau :

Allez dire cela aux anciens qui cherchaient à m'abattre avec des armes bien plus rudimentaires que les vôtres. Et pour compliquer le tout, je nichais au bout d'une perche ou à la cime d'un arbre d'une hauteur de 15 mètres minimum.

   
  Roy :

La Compagnie ne possède pas d'installation ad hoc.

   
  Oiseau :

Voilà pourquoi vous pratiquez le tir à 50 mètres sur un jeu de Beursault, une autre variante de l'abat-oiseau.

   
  Roy :

Ou de l'abat-papegay.

   
  Oiseau :

Ca ne se dit pas.

   
  Roy :

Je dis comme je veux ! Je suis le Roy, après tout !

   
  Oiseau :

Pour une année seulement.

   
  Roy :

Je compte bien renouveler le succès en 2023 et pourquoi pas l'année suivante. Ainsi je deviendrais Empereur à vie.

   
  Oiseau :

Bon courage. Le moins que l'on puisse dire est que la performance est rare. Depuis des décennies ma plume ne trace que très peu de noms sur le parchemin des élus.

   
  Roy :

Vous êtes aussi âgé que vous le prétendez ?

   
  Oiseau :

J'existe depuis bien avant la Révolution française.

   
  Roy :

Au Moyen Age ?

   
  Oiseau :

Au Moyen Age. Et avant encore ! A l'époque j'étais de chair et d'os.  Homère relate mes exploits dans l'Iliade. Lors du retour vers Ithaque, les marins d'Ulysse m'attachaient par la patte en haut du mât et me rendaient ma liberté en sectionnant la corde avec leurs flèches décochées du pont du navire.

   
  Roy :

Impressionnant ! Je suppose que, souvent,  le lien de chanvre résistait davantage que celui qui vous rattachait à la vie. Mais je ferai, toutefois, trois royales remarques. La première s'indigne de l'emploi du mot corde, absolument prohibé sur un bateau, tout comme lapin.

   
  Oiseau :

A cause des mutins pendus, je sais. Mais ne l'étais-je point en cette galère ? Quant au lagomorphe, hélas, aucun n'est venu ronger mes entraves.

   
  Roy :

La deuxième porte l'attention sur le mot exploit attribué à vos mérites alors que la prouesse revient au tireur.

   
  Oiseau :

On voit que vous vivez du bon coté de l'arc. Vous ne pouvez percevoir le courage de lui faire face.

   
  Roy :

Certes, j'en conviens. La troisième concerne le titre de l'épopée. L'Odyssée relate le retour d'Ulysse chez les siens et non l'Iliade qui instruit sur la guerre le précédant.

   
  Oiseau :

C'est possible. Vous savez, je possède une cervelle de moineau dans une tête de bois. Alors, quelquefois, je réfléchis comme un étourneau qui vient de naître. Cependant, j'imagine aisément que les soldats d'Ulysse jouaient de même lors du voyage aller. Iliade, Odyssée quelle importance !

   
  Roy :

Décidément, vous êtes un drôle d'oiseau ! Et je suis heureux de vous avoir...

   
  Oiseau :

Coupé en deux ?

   
  Roy :

Disons, apprivoisé, afin de vous ramener en mon château.

   
  Oiseau :

Trophée de chasse tombé dans vos griffes (si j'ose ce jeu de mot)  avec timbale et flèche assassine...

   
  Roy :

Vous y allez fort ! Ce n'est qu'un jeu.

   
  Oiseau :

Pour vous oui. Pour moi, une épreuve chaque année renouvelée. A ce propos, il vous incombe de me faire renaître de mes cendres. Le Roy de l'année façonne  l'oiseau de la suivante. C'est la tradition. Et n'oubliez pas mon jumeau qui niche dans l'autre butte. Et tiens, décorer les cartes qui nous servent de maison, vous échoie également.

   
  Roy :

Bon, et bien, j'ai tout intérêt à m'y atteler dès à présent. A bientôt Oiseau.

   
  Oiseau :

A bientôt Roy. (Roy s'éloigne. Oiseau se met à trompéter comme un araponga). Ah, j'oubliais mes dimensions ne peuvent excéder 52 millimètres de haut sur 26 de large. Et le bois de mon corps doit être tendre. Et forcez sur la couleur, j'aime me voir bigarré. Et le support de mes pattes... Ouh ouh Roy ! Mince il est parti.